Avec le soutien de la Banque des Territoires, de la maison d’édition Light Motiv, du laboratoire Dahinden et du magazine Polka, la première édition du concours photo Surexposé a révélé de nouvelles représentations des impacts et des ressentis du changement climatique. Découvrez ci-dessous les trois lauréats distingués parmi plus de 100 candidatures par un jury de dix spécialistes de la photographie et des enjeux climatiques, sous le marrainage de Flore Vasseur.
Premier prix : « Zones Inondables » par Lucas Pialot
« Plusieurs mois après ces inondations, je suis allé à la rencontre des habitants des zones inondables du Pas-de-Calais pour sentir comment, entre déni, courage et résistance, une catastrophe sur laquelle nous avons désormais très peu de prise peut faire vaciller nos certitudes, notre intimité, nos projets. Ces habitants ne veulent pas — et souvent ne peuvent pas — partir. La question n’est plus s’ils seront à nouveau touchés, mais quand. »

Ancien cadreur et assistant caméra en fiction et documentaire, Lucas Pialot s’est tourné vers la photographie en développant un style intime et attentif, né du besoin de ralentir l’image et de raconter les lieux et récits en disparition. Mention spéciale du jury de la bourse Laurent Troude en 2024 et sélectionné au mentorat MP#05 du Fonds Régnier, il a exposé son travail à la Galerie VU’ en 2025.
Deuxième prix : « Voir la mer » par Céline Diais
« L’environnement marin est […] un vecteur d’imaginaire fort. Teintées d’une légère mélancolie, les images se soustraient ici à toute temporalité et donnent l’impression d’un hors temps. Avec leurs couleurs douces, elles révèlent toute la poésie, la beauté et l’insolite de ces endroits où comme le dit l’ethnologue Emmanuelle Lallemant, « les gens sont collectivement invités à participer à une pirouette qui consiste à jouer à la plage sans la mer ».

Après une expérience de journaliste en presse quotidienne régionale et magazine, Céline Diais s’oriente vers la photographie. Résidant en Bretagne, elle est fascinée par l’environnement marin et l’imaginaire qui s’en dégage. Sa première série personnelle « Voir la mer » est lauréate du prix international de la Fondation de l’eau en 2021. Membre de l’agence Hans Lucas, elle utilise aussi la photographie comme support pour des actions pédagogiques dans les écoles.
Troisième prix : « Ostreopsis, Baignade interdite » par Pablo Baquedano
« Réchauffement climatique, assainissement et traitement des eaux, augmentation du volume des eaux de pluie, pollution chimique liée à l’industrie et à l’urbanisation, dérèglement des écosystèmes, insuffisance des moyens financiers, techniques et scientifiques, impacts néfastes de l’affluence touristique : la mise en image de ces problématiques fait dialoguer la photographie scientifique, le paysage, les témoignages et les portraits des acteurs locaux. »

Photographe auteur né en 1988, Grand Prix 2014 de l’ETPA à l’issue de sa formation, Pablo Baquedano s’inscrit dans une approche résolument humaniste du reportage. Lauréat des Commandes Photographiques Nationales du CNAP en 2016 puis de la BNF en 2022, il explore les grands enjeux sociaux contemporains en construisant ses récits au plus près des individus, des territoires et de leurs histoires.
Face à un besoin d’images plus adaptées aux bouleversements en cours, il devient urgent de renouveler la manière dont le changement climatique est représenté. Dans les médias et les communications, les représentations visuelles manquent de réalisme. Trop souvent, elles sont éloignées des réalités concrètes vécues sur les territoires (notamment en France) et peinent à refléter la diversité des situations selon les populations touchées. Ce concours avait pour objectif de replacer au centre de l’attention l’impact réel et humain du changement climatique.
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