Lancement du premier cadre de référence commun sur l’économie régénérative

29 octobre 2024

Ecrit par : Ana Pachon, , ana.pachon@axaclimate.com

économie régénérative

Initié par l’AFNOR Group et L’Entreprise Symbiotique et co-construit avec de nombreux experts multisectoriels, dont AXA Climate, l’INRAE, le CNAM, Fashion Revolution France, Métropole de Lyon, Pierre et Vacances France, Haute-Savoie HABITAT, H2X, Pour une Agriculture du Vivant, Université Paris Dauphine – PSL, Invest in Provence by Provence Promotion, University of Lille 1 Sciences and Technology, Laboratoire Phytobokaz, EcoAct France, et Mob-ion services, ce document établit un cadre structuré sur l’économie régénérative pour identifier, reconnaître et encourager les projets régénératifs. Grâce à des exemples concrets, il propose une alternative à l’économie extractive en soutenant des initiatives régénératives, tout en visant à éviter le « regen-washing » et les abus de cette notion.

 

Pourquoi ce guide sur l’économie régénérative est-il essentiel ?

L’économie régénérative se veut radicalement différente de celle que nous connaissons jusqu’à présent, à tel point qu’elle pourrait faire évoluer les modèles comptables. Parfois taxée d’utopisme, elle n’est pas facile à comprendre. En décidant d’ouvrir des travaux en pré-normalisation chez AFNOR, une vingtaine d’acteurs français ont voulu clarifier leur vision et amorcer un passage à l’échelle.

Lancé par le Groupe AFNOR et L’Entreprise Symbiotique, le groupe de travail a créé l’AFNOR Spec 2315. Réunissant une vingtaine de participants — collectivités locales, universités, entreprises — ce guide vise à partager et diffuser une définition commune de l’économie régénérative, similaire aux normes ISO pour l’économie circulaire. L’objectif est aussi d’inciter à la réflexion au sein des comités exécutifs en proposant des perspectives et des actions concrètes.

Le texte rappelle que 6 des 9 limites planétaires qui garantissent l’habitabilité du monde, modélisées en 2009, sont dépassées. « Les conséquences sont écologiques, sanitaires, sociales, économiques, politiques et géopolitiques, indique la Spec. L’enjeu est de basculer vers une économie alimentée par un autre moteur, qui au lieu de détruire les équilibres planétaires, contribue à les rétablir et nourrit les écosystèmes et les principes à l’origine de la génération de la vie. Ce moteur existe, il s’agit de celui de l’économie régénérative. »

 

Des exemples concrets d’entreprises à visée régénérative

L’économie régénérative est en plein essor, et ce premier référentiel vise à harmoniser les acteurs autour de ses fondements. Pour être durable, un système doit pouvoir se régénérer sur trois dimensions : économique, écologique, et sociale. Cela inclut des actions comme la désartificialisation des sols, le soutien à l’emploi de qualité, le renforcement du lien social et du bien-être, ou le partage équitable de la valeur.

Un exemple avec la startup industrielle H2X , en Bretagne, spécialisée dans la production d’hydrogène décarboné. Son parti pris : ne pas penser uniquement à la production et la distribution, mais commencer par les usages et partir des besoins réels des entreprises et collectivités locales : mobilité, chauffage, éclairage, fonctionnement des lignes de production, etc.

Leur conception modulaire à partir de composants sans pièces moulées ni collées, associée à un modèle de location – économie de la fonctionnalité – aboutit à la réutilisation directe de plus de 60 % des pièces et permet de recycler les pièces restantes de façon optimale. « Grâce à tout cela, le modèle est à plus de 70 % indépendant de l’inflation, il génère des emplois locaux non délocalisables, il évite l’extraction toujours nouvelle des matières premières dont il dépend et il contribue à préserver les écosystèmes naturels des permis d’extraction », explique-t-on chez Mob-Ion.

Dans le textile, l’ONG Fashion Revolution France, avec des projets comme Virgocoop et Laines Paysannes, illustre comment mieux respecter les spécificités territoriales et maximiser les ressources locales sans extraction supplémentaire.

 

La coopération comme une des clés de l’impact régénératif

Mathieu Vérillaud, responsable Mesure d’impact et modèles d’affaires régénératifs, décrit comment AXA Climate, à travers des missions de conseil, mais aussi des formations ou des produits d’assurance, essaie de faire bouger les lignes dans le groupe et chez ses clients, tout en étant très conscient d’engager un travail de longue haleine : « Il faut accepter l’idée qu’il n’y a pas de ligne d’arrivée. Il s’agit de progresser de manière continue, et pour cela il faut que nous soyons capables de nous entendre sur des points communs, comme le permet cette Spec. Il faut également être capable de coopérer : cette notion de coopération est clef dans l’approche régénérative. La coopération, ce n’est pas la collaboration, ce n’est pas limité à un projet délimité dans le temps. Vous travaillez à une œuvre qui est plus grande que vous deux. 1+1 = 3 ! Vous êtes engagé dans un projet qui vous dépasse et bien souvent ce projet est territorial. »

Grâce à des exemples concrets, ce nouveau cadre propose une alternative à l’économie extractive en soutenant des initiatives régénératives, tout en visant à éviter le « regen-washing » et les abus de cette notion.

Le guide, publié sous forme d’une AFNOR Spec, accompagne les acteurs de secteurs émergents en définissant les bonnes pratiques à partager. À terme, il pourrait évoluer vers une norme « classique » lorsque le sujet sera plus mature, consolidant ainsi une base solide pour les entreprise souhaitant évoluer dans ce cadre.

Consultez ici l’AFNOR Spec sur l’économie régénérative

Pour plus d'informations, contactez Ana Pachon, , ana.pachon@axaclimate.com

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